lundi 8 avril 2013

l'aventure Cochamo

Avant de vous faire partager un petit bout d'aventure : felicitations l'ASM, on a pu voir la 2eme mi temps au cyber cafe et on est plus que jamais fiers d'etre auvergnat ¡

Alors, l'aventure Chilo-argentine débute donc a Cochamo (Chili), une petite bourgade a 2h de bus de la ville, accessible par une route non goudronnee ( ca on a l'habitude) ou il est difficile de se croiser a 2 vehicules.
Une charmante eglise au bord du lac, les montagnes au loin, l'endroit est magnifique.


Pourquoi sommes-nous ici? Parce qu'on nous l'a conseille (hehe) et c'est le point de depart pour aller a la Junta, le paradis du randonneur et du grimpeur. De plus, nous voudrions rejoindre l'Argentine par un passage a 4/5 jours de marche.
La rando se deroule dans la foret humide d'Alerces (les arbres du coin), on apercoit un couple de carpentero (pic-verts). Apres 5h de marche, nous arrivons a la Junta. C'est une prairie entouree de plusieurs massifs de granites pouvant etre escalades. La bas, nous recueillons plus d'infos pour notre periple et prenons en photo la carte IGN ( on ne sait jamais).



C'est parti, 2eme jour identique au premier, foret dense et humide, avec passages dans la boue oú il faut faire l'acrobatem calculer la meilleure trajectoire pour ne pas chuter et éviter de s'enfoncer trop pronfondément : un pas sur un rondin, deux pas sur un caillou. La boue semble plus séche, zut... elle ne l'était pas.
Nous devons traverser plusieurs rio (cours d'eau). Certains possedent un pont ou au pire un tronc d'arbre couché nous permettant de passer, mais des fois, il n'y a rien. Le chemin étant le plus souvent emprunté a cheval, les aménagements sont en conséquence. Pas le choix, on enleve les chaussures et saisis par le froid et la dureté des galets, nous franchissons. D'autres fois tant pis, nous aurons les pieds mouillés...







Le chemin est difficile, raviné par le passage des chevaux, mais au moins on ne peut pas se perdre.
On dort dans un refuge, qui est une cabane au milieu de la foret. A l'íntérieur, un espace est aménagé pour le feu. Nous montons la toile a l'intérieur pour se protéger de la pluie ou des betes. Dans la nuit, on entend des petits bruits ce sont les souris qui profitent de nos restes dans la popote. Heureusement que nous avons suspendu nos provisions. En parlant de provisions, nous n'avons pas amené assez pour 5 jours car nous pensions pouvoir nous réapprovisionner en chemin (erreur). il faut se rationner et j'avoue que la peur de manquer me stresse un peu.



3eme jour, toujours de la foret, de la boue, de la foret... mais enfin... le premier lac, ca fait plaisir de voir autre chose. Puis un deuxieme lac et un troisieme, le plus grand : le lago Vidal Gormaz ( je ne sais pas qui est ce Gormaz). Nous arrivons dans une prairie avec en ligne de mire ce dernier. Comme surgit de nulle part et apres 2 jours de solitude, nous apercevons chevaux, moutons, cochons, canards et quelques cabanes.
L endroit semble habité. Nous frappons a la porte mais personne ne répond. Au loin, le bruit d une tronconneuse. Il y a donc de la vie par ici.



Nous suivons une pancarte camping et arivons a une autre cabane. La nous accueillent Sonia et Manuel, un couple d une soixantaine d années. Que ca fait plaisir de rencontrer des gens. La premiere chose que nous leur demandons est de pouvoir leur acheter du pain ou quelquechose a manger. Nous sommes fatigués. Nous montons la tente dans leur jardin. Manuel est en train de construire une autre cabane plus grande, a cote de la sienne, pour les touristes.
Apparemment, beaucoup de marcheurs passent par ici mais nous sommes en fin de saison. Sonia nous propose un the que nous acceptons volontiers. Elle nous invite a l interieur de sa cabane surchauffée. La piece est petite et donne sur le lac. Sur la table, du thé, du pain et de la confiture de prunes maison nous attendent. C est un regal. Jamais nous n'aurions espéré mieux. La rando c est comme ca quand on est a bout et que plus rien ne va, un élément inattendu vous fait basculer du coté positif. Et vous savez comme nous aimons le pain...
D un coup tout s'arrange. C'est l'occasion d'en apprendre plus sur les gens qui vivent ici. Voila 28 ans qu'ils sont installes au bord du lac. En face et de l'autre coté habitent ses deux freres. Il n y a ni eau chaude ni electricité. Un petit groupe electrogene assure le fonctionnement de la radio et de la CB (cibi). Le soir d'ailleurs, chacun s'appele pour se donnner des nouvelles.
Des posters de chevaux et un de l'argentine décorent l'intérieur. Dans un petit buffet elle sort a plusieurs reprises des pains. Le meuble semble sans fond. Pendant aue nous buvons notre thé, elle file la laine de ses moutons a la main, a l'ancienne. Sur le poele, une cuve d'eau et la boulloire chauffent. Le temps s'est arreté. Ils vivent a deux jours a pied ou cheval du premier village, et est appelé village le regroupement de plus de 3 habitations. mais cela ne semble pas etre un probleme. Avec leurs animaux, le jardin et l'entraide familiale ils sont auto-suffisants.
Et l'hiver? L'hiver, il y a de la neige, 1m l'année derniere. On s'occupe des chevaux et on attend que passe l'hiver. Nos questions doivent leur sembler idiotes.
C'est tout ragaillardi que nous allons flaner au bord du lac et nous laver un peu. Ce soir c'est poulet, ca vous va? Nous sommes ravis. Je crois que Manuel est parti le tuer. Tant pis on a trop faim.
Le soleil se couche sur ce petit bout du monde suspendu hors du temps. Le ventre plein, nous nous couchons également, dans la tente, sous les étoiles.







4eme jour, petit déjeuner copieux. Nous choisissons l'option rando 1 jour de plus mais moins dur. Le sac rempli par le kilo de pain et la confiture achetés a la ferme.
Nous longeons le lac bleu émeraude et translucide. Au bout, une autre habitation ou un chien pas tres commode nous attend. Heureusement, nous avons les batons.
Une autre nuit en foret, a coté du feu de camp et de la riviere.
5eme et dernier jour : moins de boue. Nous avonc hate de franchir la frontiere. Apres 4h de marche, nous passons la douane chilienne. Le carabinero ( douanier) un peu trop zélé passe des coups de fil et vérifie dans ses papiers que nous ne sommes pas recherches par la police. Nous retrouvons peu a peu la civilisation. Les douaniers possedent un hélicoptere pour le ravitaillement je suppose. Il y a une école et meme une poste.
Nous devons franchir la riviere pour passer en Argentine. La passerelle a cédé l'hiver dernier. Un batelier nous fait traverser.
Ca y est, 2eme passage de douane en Argentine (beaucoup plus cool). Il reste 48km de piste avant de rejoindre la route. Nous allons faire du stop ou marcher car il y a peu de véhicules. Un mini bus ramene des touristes qui viennent de faire du rafting sur la riviére, mais il est complet. Nous nous faisons a l'idée qu'il faudra marcher.
Mais... comme toujours la chance nous souri. Un pick up nous améne jusqu'a la route. Un autre stop et nous voila a El bolson : une petite ville hippie au pied des montagnes.
Pour conclure, cétait comme un défi pour nous de rejoindre el bolson a pied. Nous garderons en memoire cette rencontre au bord du lac, heureux d'avoir partagé un moment de vie avec eux et maintenant avec vous.
























4 commentaires:

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  2. La larme à l'oeil, merci pour ce récit magnifique qui nous plonge au coeur de cette forêt à vos côtés...et à la fin cette petite touche de confiture comme un rayon de soleil gourmand et revitalisant.

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  3. merci pour toutes ces belles images on en prend plein les yeux c super :)
    profitez à fond
    bisous à tous les 2

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  4. Putain presque 2mois que vous êtes partis, et rien à changer ici, mise à part la ptite bouille de la Margelinette.
    C est vraiment magnifique ce que vous vivez. Vous allez être déconnectés alors profitez encore et encore. Je vous envie et vous envoie des bibis

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